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Vanina Vanini, Stendhal 

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Dans son œuvre Correspondance, Stendhal lui-même en parle en ces termes:

«Tout cela tend furieusement à me faire demander la sous-préfecture de Rome.

Je n’hésiterais pas si j’étais sûr de mourir à quarante ans. Cela pèche contre

le

beylisme. C’est une suite de l’exécrable éducation morale que nous avons

reçue

»

.

À cause du culte qui s’est formé autour de la personnalité de Stendhal origi-

nale, sincère et brillante, on a donné au mot «Beylisme» le sens de la quête du

bonheur d’une part et de l’autre de cette énergie vitale qui refuse catégorique-

ment toute forme d’hypocrisie.

En réalité le projet littéraire de Stendhal peut être défini comme autobiogra-

phique. C’est une œuvre dans laquelle l’écriture est utilisée comme un instru-

ment d’analyse qui permet à l’écrivain lui-même d’incarner le personnage qu’il

pourrait être, malgré la distance du narrateur externe à l’histoire. Ainsi, les dif-

férents personnages représentent les différentes facettes du moi de Stendhal,

qui prennent leur forme dans chaque roman à travers ces personnages. C’est la

raison pour laquelle, selon Paul Valéry, Stendhal se donne plus d’une centaine

de pseudonymes: ce n’est pas spécialement pour se dissimuler, mais beaucoup

plus pour se sentir vivre, pour tirer son énergie vitale.

Stendhal explique lui-même son projet: «Il est très difficile de peindre ce qui a

été naturel en vous de mémoire. On peint mieux le factice, le joué, parce que

l’effort qu’il a fallu faire pour jouer l’a gravé dans la mémoire.» C’est justement

cette attitude égotiste de l’auteur qui a suscité la création du nouveau mot de

«beylisme».

Exercice n. 5

 À l’aide de vos connaissances, construisez la

biographie de Stendhal.

Henri Beyle Stendhal est né à Grenoble le 23 Janvier 1783.

À l’âge de sept ans il perd sa mère. Il manifeste très jeune une grande sensibilité

et se révolte contre son père (avocat au parlement), car il ne l’estime pas. Il

participe passionnément aux évènements de la Révolution et en 1799, il va à

Paris avec l’intention de s’inscrire à l’Ecole Polytechnique. Il change d’avis et

commence la carrière militaire dans l’Armée d’Italie. Il reste complètement

charmé par l’Italie et notamment par Milan qui l’enchante immédiatement.

Cette ville qui l’aspire et l’inspire restera pour lui «la beauté parfaite». Las

de l’armée, il démissionne. En 1806 il trouve un emploi dans l’intendance et

exerce ses fonctions en Allemagne, en Autriche et devient Conseiller d’Etat.

Cependant il mène une vie de dandy et participe aux campagnes de Russie et

de Saxe. Il tombe avec Napoléon en Avril 1814, retrouvant ainsi sa liberté. C’est

alors qu’il décide de s’installer à Milan où il compose en 1814 son premier livre

sous le titre «Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase», avec le pseudonyme

de Louis César Alexandre Bombet.

Il fait beaucoup de voyages en Italie et il publie en 1817 deux livres

l’Histoire de

la peinture en Italie

et, sous le pseudonyme de Stendhal,

Rome, Naples et Florence.