

Aurore, Paul Valéry
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2. Analysez la sixième strophe
Pistes d’analyse: le poète et l’inconscient / le poète et les sens
Le poète refuse d’accepter les associations d’idées de l’inconscient et donc il
«brise la toile spirituelle des Idées» et il commence à envisager le chemin de
la création: il se prépare en écoutant tous les sens (la forêt sensuelle) mais
les sens tournés vers l’intérieur, vers «l’âme qui appareille», qui «tremble» et
qui «s’écoute vers ma forêt sensuelle». L’inspiration, c’est-à-dire «les oracles»,
vient du dedans et non pas du dehors. L’émotion fait frissonner le poète et on
commence à percevoir ses lèvres qui s’ouvrent pour faire passer les paroles.
3. Analysez les trois dernières strophes en mettant relief
:
• les possibles sources d’inspiration poétique
• le but du poète
• l’Espérance du poème
Dans la septième strophe le poète réfléchit sur le fait que tout peut devenir
source d’inspiration, comme par exemple «une feuille», tout dépend de la
maturation du regard qu’il porte sur les choses («les vignes ombreuses»). Il a
soif de créer et, ayant rejoint le domaine privilégié de la synesthésie, il perçoit
une fusion de tous les sens: la vue, l’ouïe, le goût («boire un bruit»).
Dans la huitième strophe Valéry explicite son but: «ravir un monde», un monde
d’idées et d’images et le posséder par un travail lucide et très dur, parce qu’il
provoque une grande souffrance (la blessure). Le résultat sera fécond et riche.
La neuvième strophe représente la fin du parcours et le moment du résultat:
l’espérance du poète va porter ses fruits. Au terme de sa promenade dans
un verger, le poète arrive à un bassin d’eau, un bassin invisible encore, qui
symbolise le poème qui n’a pas encore vu le jour.
L’Espérance du poème est représentée par l’image du cygne au long col (image
répétée deux fois) qui, plongeant sous la surface apparemment uniforme du
poème, se rend compte de la profondeur de l’œuvre.